Ce beurre est baratté avec du sel marin associé à un mélange d'épices subtil rappelant cette incroyable sensation de fumaison. Beurre parfait en automne et en hiver, on l'aime avec des viandes blanches, du gibier ou sur un poisson juste sorti du four !
BORDIER
Jean-Yves Bordier est petit-fils de beurrier-fromager. Fils aussi. Bref, il est né dedans, c’est peu de le dire, et est devenu artisan beurrier en 1985. L’affaire est alors dans la sac, mais Jean-Yves a envie d’avancer un peu, et du coup, paradoxalement, il recule : il va utiliser des méthodes du XIXe siècle mêlées à des techniques qu’il va peu à peu mettre au point pour malaxer, taper, façonner… Le beurre Bordier est né.
À la remarque « Du beurre, c’est du beurre, hein ! », nous nous devons de répondre : « Bah non ! » Dans les faits, pour faire du beurre Bordier, il faut commencer par le commencement : le lait vient de vaches élevées en Normandie ou en Bretagne par des producteurs responsables, qui les laissent paître tranquillement en été et les nourrissent sainement en hiver. Le bon sens, près de chez vous, donc.
Le bonheur, c’est que tout ça, on le retrouve dans le beurre qui dégagera des saveurs florales au printemps, un peu caramélisées en été ou carrément toastées plus tard dans l’année. Ensuite, on baratte, on malaxe, on laisse même reposer (j’en connais qui ont oublié ce verbe et qui pensent faire le même métier), on sale, et parfois on parfume… Le premier beurre parfumé le fut aux algues, rapport à une barbue qui cuisait dans le coin. Depuis, au gré des voyages et des envies, on a vu passer du beurre à la vanille (qui rend dingues les tartes aux pommes ou les noix de Saint-Jacques), au piment d’Espelette, au sel fumé, au yuzu, etc. Et tout dernièrement au sarrazin, histoire de boucler la boucle.
On connaît des adultes qui goûtent, vers 16 h 30. Une tartine avec du beurre Bordier dessus et un sourire couillon autour. Donc du beurre, bah non, c’est pas que du beurre, hein ! C’est parfois compliqué de faire simple, faut pas croire.